Son Excellence Eugène Rougon

Émile Zola

Eugène Rougon est l’aîné des fils de Félicité, d’un premier mariage avec Pierre Rougon. Le roman commence par une séance à la chambre de députés. L’ordre du jour ne semble pas très clair, on est surtout là pour papoter, se montrer, et avoir le fin mot de « cette histoire » : Rougon vient d’être remercié de son poste de président du conseil d’état. Le lecteur devine que cette déchéance est récente et qu’elle a été précédée d’une période faste, pour « le grand homme » et sa cour. Cette dernière tend l’oreille, car la source de ses privilèges et arrangements risque de se tarir.

Rougon écoute les orateurs en somnolant. En quittant la séance, il annonce à son entourage qu’il cesse la politique et qu’il se lance dans les affaires. Il a eu vent de quelque chose de très prometteur, en Aquitaine, et décide de quitter Paris pour aller la-bas.

Entre Rougon et son entourage, c’est comme une symbiose. De par sa position, il leur fournit des arrangements, passe-droit et privilèges, et, en contre-partie, il cancanent sur les hautes qualités du grand homme et cela remonte jusqu’à l’Empereur (Napoléon III), et dore le blason de Rougon. Ce qui lui permet d’avoir de nouvelles prérogatives, etc.

Mais le mouvement peut aussi bien être ascendant que descendant. On l’aura compris, il est ascendant dans la première partie du roman, descendant ensuite. On ne parle alors plus du « grand homme » mais du « gros homme ».

Pendant la période ascendante, l’un des membres de sa « cour » l’informe qu’un attentat se prépare contre l’Empereur. Sa Majesté lui serait reconnaissante de l’en informer, afin de le déjouer. Cela pourrait se traduire en gain de prérogatives non négligeable. Rougon promet d’intervenir, mais par la suite il oublie, occupé à sa relation compliquée avec Clorinde.

Comme on le sait l’attentat a lieu mais l’Empereur en réchappe comme à beaucoup d’autres.

Clorinde est une femme libertine qui brigue Rougon pour l’épouser. Il lui fait des avances, mais elle se refuse à lui comme maîtresse tant qu’il se refuse à elle comme époux. Elle ne lui pardonnera pas cet affront et c’est elle qui le fera couler.

Au sommet de sa gloire, afin de régler quelqu’affaire de corruption ou d’abus, Rougon fait perquisitionner dans un couvent, les religieuses étant soupçonnées de vol. Il fait fouiller « jusqu’à leurs paillasses ». Cela provoque un scandale. Commentaire d’un des membres de sa cour : « il a touché au Bon Dieu, il est foutu ! ».

Pour se venger du refus de Rougon, Clorinde se donne à l’Empereur et entreprend de le faire savoir. Elle porte un large collier, en manière de collier de chien, où il est écrit, en lettre d’argent : « je lui appartiens ». Entre-temps, elle a conseillé à Rougon, qui est sur la pente descendante, de donner sa démission à l’Empereur, qui la refusera, elle en répondait, ce qui sauvera Rougon.

Rougon reçoit une lettre de l’Empereur lui annonçant l’acceptation de sa démission. C’est la catastrophe dans le « bande », le coup de poker n’a pas marché. Explications : Clorinde a demandé à l’Empereur de faire tomber Rougon en paiement de ses charmes.