La conquête de Plassans

Émile Zola

François Mouret vit avec son épouse Marthe, ses trois enfants et la bonne, Rose, dans une petite maison bourgeoise de Plassans. Les enfants sont au nombre de trois : Octave l’aîné, jeune adulte, Serge, le second, qui vise le sacerdoce, et Désirée, la benjamine, qui est simple d’esprit, joue à des jeux alors qu’elle est bien avancée dans l’adolescence.

La résidence est prise en étau entre deux autres : la sous-préfecture, le fief des légitimistes, et, de l'autre coté, celui des bonapartistes.

Un jeune prêtre est nommé à Plassans pour seconder le curé en titre, et pour, à terme, pense-t-on, lui succéder.

Il arrive à Plassans avec sa mère. On ne sait où le loger. Mouret se propose de lui donner un toit, en location, car il dispose de pièces inutilisées dans la résidence.

Cet abbé, nommé Faujas, n’est pas très soigné, porte une soutane usée et à la propreté douteuse. Il emménage à l’étage avec sa mère.

Les locataires sont très discrets, on ne les voit que descendre le matin et monter le soir. Il ne font guère de bruit. On se demande comment ils se font à manger dans cette pièce peu équipée.

Petit à petit le prêtre s’emploie à se faire bien voir des deux clans de la ville. La résidence des Mouret fait office de terrain neutre.

Il entreprend un projet de charité, dans lequel il confie un rôle important aux femmes, surtout à Marthe, l’épouse de Mouret. Il voit en elles des négociatrices capable d’apaiser les rivalités entre légitimistes et bonapartistes, avivées surtout par les hommes. On ne manquerait pas de se souvenir de son rôle dans cette initiative.

Mais il reste soigneusement à l’écart, se contente de superviser, de veiller à l’équilibre des forces, et laisse les habitants faire le travail.

Progressivement, le prêtre et sa mère rompent leur isolement et descendent le soir prendre les repas avec les Mouret. Bientôt la mère du prêtre joue à un jeu de société avec Mouret, après le repas.

Le prêtre en vient à convaincre les Mouret de faire partir les enfants. Octave est envoyé à Marseille, Serge au séminaire, et Désirée chez son ancienne nourrice.

Marthe devient dévote et « proche » du prêtre, ce qui fait jaser. Elle le désire comme confesseur, mais il s’y refuse énergiquement, voyant le danger.

Mouret se rend compte que son épouse lui échappe et qu’il n’est plus maître chez lui. Les rôles vont s’inverser et c’est lui-même, désormais, qui va s’isoler. Il quitte les repas avant le dessert et s’enferme dans sa chambre.

Arrive Olympe, mariée Trouche, la sœur du prêtre, accompagnée de son mari. Pour quelque raison d’indivision familiale, le couple est lui aussi sans logement. Mouret propose de les loger eux aussi, car il lui reste encore une pièce.

Au lieu de deux, on a maintenant quatre usurpateurs des lieux, les deux derniers arrivés étant autrement plus grossiers et moins discrets que les deux premiers.

Olympe emporte dans sa chambre des objets de la maison, du linge, en les considérant comme son dû, de quelque dot. La mère de l’abbé Faujas s’en rend compte et fait de même.

Le prêtre a une explication houleuse avec sa mère à ce sujet :
    • ma mère est-elle donc une voleuse ?
    • mais c’est pour ton bien que je fais cela…

Un jour on entend du bruit depuis la chambre des Mouret. Il semble que Mouret batte son épouse. De fait on observe des contusions sur son visage. Ces violences ont lieu de temps à autre, entre périodes de calme. Puis elles se font de plus en plus fréquentes.

Une nuit de violences particulièrement fortes, toute la maisonnée accourt à la chambre des Mouret, le prêtre enfonce la porte. Marthe est effondrée au coté de son lit, gravement blessée. Mouret est debout, hébété et dit : « je ne comprends pas, je ne l’ai pas touchée ».

Le lecteur se demande qui est responsable de ces crises, Marthe, son mari, ou les deux ?

Mais la rumeur et les suppositions vont bientôt aller en défaveur de Mouret, surtout sous la conduite de Rose, la cuisinière. On fait passer Mouret pour dangereux fou.

Trois fonctionnaires habillés en noir arrivent. Mouret ne comprend pas qu’il s’agit de policiers et leur dit :
    • tout cela vient du fait que nous n’avons plus nos enfants,
    • voulez-vous que nous vous aidions à les retrouver ?

Et les policiers emmènent Mouret à l’asile, où il est enfermé pour fou. Pour la plus grande satisfaction des usurpateurs, ainsi que de Rose.

Marthe, elle, est déboussolée. C’est maintenant elle, la propriétaire restante, qui est mise à l’écart par les usurpateurs, qui en prennent de plus en plus à leur aise dans la maison.

Elle tente encore une fois de trouver refuge auprès du prêtre. Elle joue le tout pour le tout et lui avoue sa passion pour lui. Le prêtre explose, en accusant le mâlin de la posséder, et l’éconduit proprement.

En descendant l’escalier, elle dit : « François va revenir et les mettre tous dehors ».

Dans les deux derniers chapitres, on assiste à un dénouement dont je garde la teneur secrète.