Guerre et paix

Léon Tolstoï

Le roman raconte le parcours de personnages de familles nobles russes du XIXième siècle pendant la guerre napoléonienne. Il alterne entre roman de mœurs et fresque sur la guerre.

Sur la guerre

Il y a de longs passages sur la réalité quotidienne de la guerre, où l'on côtoie la mort et le sang. L'un des personnages est persuadé qu'il ne mourra pas. Dans son entourage tout le monde l'aime, qui lui voudrait du mal, qui voudrait le tuer ?

Puis on passe à une description militaire des batailles. Dans ces passages, Tolstoï parle plus souvent des défaites et des retraites des russes, que de leurs victoires, plus souvent des victoires françaises. Il semble avoir une admiration pour Napoléon et son armée, et peu d'estime pour l'armée de son pays.

Il pense que le cours des guerres dépend moins des ordres des chefs que des circonstances et de la motivation des troupes. L'influence du chef plus déterminée par son charisme que par ses compétences de chef de guerre.

Dans la dernière partie, Tolstoï dit que les historiens qui pensent que les événements sont dictés par les hommes de pouvoir se trompent. La plupart du temps les peuples n'obéissent pas aux grands hommes, et vont souvent même faire le contraire de ce que ces derniers auraient voulu. Les événements sont plus dictés par le hasard ou l'incompétence ou les erreurs de tel ou tel.

Tolstoï pense que la liberté est une illusion, que les actions de chacun sont toujours limitées par des contraintes. Mais l'aspiration à la liberté est le moteur de la vie.

Pour résumer sa pensée, voici une citation :

« Celui qui joue un rôle dans les événements n'en comprend jamais la valeur et, s'il essaie d'en saisir le sens et d'y prendre une part immédiate, ses actes sont frappés de stérilité ».

Ainsi que deux paragraphes :

Qu’est-ce que le pouvoir ?

Le pouvoir découle des rapports d’un personnage déterminé avec d’autres personnages, et ces rapports sont tels que, moins ce personnage prend part à l’action commune, plus il exprime d’opinions, d’hypothèses, de justifications, au sujet de cette action en cours.

Quelle est la force qui met les peuples en mouvement ?

Le mouvement des masses n’est produit ni par le pouvoir ni par l’activité intellectuelle, ni par l’union de l’un et de l’autre, comme le pensent les historiens, mais par l’activité de tous ceux qui prennent part aux événements, et qui se groupent de telle façon que ceux qui agissent le plus directement sont les moins responsables, et réciproquement.

Sur les mœurs

A d'autres moments on décrit les mœurs de la famille – noble – et des proches des personnages principaux.

Dans ces parties, j'ai été gêné par l'alternance des différentes façons d'appeler les personnages, qu'utilise Tolstoï :

- par le prénom,

- par le patronyme,

- par le nom du père, en le faisant suivre de « evitch » ou de « ovna » : souvent dans les dialogues.

Tolstoï passe de l'une à l'autre sans prévenir et j'ai souvent été perdu. Je ne me rendais pas compte qu'il s'agissait du même personnage que vu précédemment. A certains moments je laissais tomber, je me disais «tant pis si je perd le fil », mais cela a certainement nuit à mon appréciation de l’œuvre.

Impression générale

C'est un livre qu'il faut avoir lu, mais j'ai été un peu déçu. La fin, sur les réflexions de l'auteur sur les événements historiques, est peut-être ce que j'ai trouvé de plus intéressant. Mais bon, tout ça pour ça...